
Je voudrais rappeler que : l'absence de maladie ne signifie pas qu'on est en bonne santé !
Mais quand tous les signaux de la médecine générale sont au vert mais que vous vous sentez quand même pas bien… comment faire ?
Voilà la question à laquelle je cherche une réponse depuis 7 ans.
Mes premiers signes d'épuisement sont apparus alors que je débutais mes années universitaires. J'ai consulté mon médecin généraliste à chaque "crise" que j'identifie aujourd'hui comme un enchaînement de processus d'épuisements.
Aucun diagnostic n'a été posé à l'époque. Vaguement quelques prises de sang faites pour vérifier, quand même, qu'il n'y avait rien de grave.
Alors j'ai continué, des années durant, sur ce rythme effréné que le monde entier autour de moi semblait avoir adopté. Me culpabilisant à chaque signe de faiblesse ou de fatigue. Me flagellant sans cesse devant ma naturelle incapacité à être invincible.
Puis est arrivé ce jour du 31 décembre 2017.
Ou après une petite dizaine d'épuisements non identifiés, j'ai du me rendre à l'évidence : je n'allais plus pouvoir faire comme avant.
Cette fois-ci j'étais clouée au lit.
Clouée au lit si profondément qu'aucun encouragement insultant ne pouvait me permettre de bouger autre chose qu'une oreille.
Depuis presque 7 ans, je me suis attachée à trouver un suivi médical adapté. Aujourd'hui, je compte dans mes personnes ressources :
-Un médecin généraliste compatissant
-Une psychiatre dédiée aux antidépresseurs et dossiers de suivis administratifs
-Un suivi énergétique régulier (là, je papillonne entre les thérapeutes selon mes envies environ tous les 3 à 6 mois)
-Une psychologue que je dédie au travail
-Une autre psychologue pour plutôt les relations
-Une autre psy/psychothérapeute qui m'aide à prendre du recul quand je me sens perdue
-Et enfin du picking régulier dans des thérapies alternatives (kinésiologie, hypnose, ostéopathie…)
Autant vous dire que je bénie le ciel de m'avoir permis d'acquérir suffisamment d'argent avant mes burnouts pour pouvoir payer ces soins d'un montant total exorbitant. Cependant je préfère mettre cet argent pour prendre soin de moi plutôt que de le laisser sur un compte pour une vie heureuse illusoire.
Ce mois-ci, j'avais rendez-vous pour un test d'apnée du sommeil auprès d'une ORL. Dès le premier rendez-vous (après 4 mois d'attente), elle m'a dit que mon "palet cathédrale" rendait le diagnostic d'apnée du sommeil quasiment impossible. Les symptômes correspondaient (fatigue au réveil, réveil régulier la nuit, envie d'uriner…)

Après ce nouvel échec, je pense que c'était certainement mon dernier rdv de recherches d'une maladie biologique.
Je crois que j'en ai assez.
A part le cerveau, il n'y a aucun de mes organes, il me semble, qui n'ait pas été vérifié, scruté, analysé.
Et puis, avec ma team de thérapeutes, on avance bien. Je comprends qu'une grande part de mes symptômes sont largement influencés par mon état d'esprit, mes nuits de sommeil et ma gestion du stress.
Ca ne veut pas dire, à mon sens, que je n'ai rien au niveau biologique. Ca veut dire cependant qu'aujourd'hui la médecine classique n'a aucune solution à m'apporter. Ni aucune explication globale à me donner.
Ce qui me rassure malgré l'abandon de recherche médicale, c'est que j'ai finalement réussi à concevoir seule, comme un.e grand.e, un accompagnement complet qui se rapproche de la médecine intégrative.
J'ai la sensation d'être devenue ma propre thérapeute.
Sans prendre les spécialistes de haut, j'ai simplement fini par admettre que si eux ne pouvaient pas m'aider, moi je le pouvais.
Alors ça, c'est clair, ça fait régulièrement penser aux gens autour de moi que je suis une hypocondriaque inarrêtable. Et que je suis l'une des principales raisons du trou de la sécu…
Que nenni !
Je crois que j'ai surtout repris le pouvoir sur ma santé et ne laissant plus personne m'imposer une vision que je ne partage pas.
Je dédramatise tous les rendez-vous médicaux qui m'ont été remboursés par la CPAM en me disant que s' ils réorganisaient leur système de santé en le rendant bien plus cohérent entre les différents acteurs de la santé (médecin généraliste, médecin spécialiste, psychiatre, psychologue, kiné/ostéopathe, thérapies alternatives) hé bien je n'aurais pas eu besoin de me coltiner des dizaines et des dizaines de salle d'attente ni faire des dizaines et des dizaines de rendez-vous coûteux. C'est pas ma faute s'ils ont un problème systémique sur la prise en charge médicale !
A force de vouloir maintenir séparer la médecine rationnelle/analytique des pratiques émotionnelles comme Descartes nous l'a si bien transmis, et bah on se retrouve avec des situations comme la mienne et des milliers d'autres patients aux douleurs chroniques sans solution.
Tous les troubles qui nous paraissent d'ordre du psychologique ou émotionnels sont envoyés dans la spécialité "poubelle de la médecine" : la psychiatrie.
C'est pas ma faute non plus, si mon cas est à la fois physique, psychologique et émotionnel. Au lieu de dépenser chaque année des millions d'euros (peut-être même des milliards !) pour guérir l'impuissance sexuelle des hommes de plus de 60 ans, qui pourtant franchement, ne change pas la face du monde, ça vous dirait pas plutôt qu'on investisse cet argent pour les malades chroniques ou les troubles psys un peu mystérieux ? Beh oui toujours pareil, chacun ses priorités.
Alors, soyez forts vous les impuissants !
Non, pas vous, personnes porteuses d'un pénis et de tous les privilèges de la société, je parle des autres impuissants.
Je parle des personnes qui rencontrent des difficultés de santé et qui se retrouvent comme moi dans un labyrinthe interminable.
Je parle des personnes qui souffrent en silence car elles ne savent pas à qui tendre la main. Je parle de ces abandons silencieux à prendre soin de soi car vu comme un luxe par un nombre incalculable de vieux égoïstes privilégiés.

Oui soyez forts et fortes !
Reprenez le pouvoir sur votre santé !
Faites ce qui vous semble bon pour vous sans avoir besoin de vous justifier de quoique ce soit.
Et soyez doux avec vous-même, la violence et la maltraitance n'ont jamais rien résolu. Et comme le disait Mme Onillon professeur d'histoire de mon adolescence "tout mauvais traité est parent d'une nouvelle guerre".
Alors, je me répète, soyez doux avec vous même et faites confiance à vos intuitions.
J'ai échoué mille fois à découvrir une maladie chez un médecin. Mais j'ai réussi autant de fois à apprendre à me faire confiance pour retrouver le chemin de l'estime de moi.
Bien à vous mes touristes,
Prenez soin de vous,
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