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Mathilde Boileau

BIENTÔT LA FIN DE L’ANNÉE


Photo de Mathilde Boileau au ski
Rien à voir avec l'article, mais je trouvais que ça faisait longtemps que vous n'aviez pas vu ma tête. ©Coutanceau

JE NE VOUS OUBLIE PAS, NON JAMAIS

Bien le bonjour messieurs et mesdames, j’avais envie de vous donner des nouvelles ça fait un bail. Pas toujours évident de trouver du temps pour écrire. Mais le voilà, le temps. On arrive maintenant en mars et je vais bientôt débuter les inscriptions sur parcoursup pour demander d’intégrer la première année de biologie avec une mineure pharmacie. Pour ceux qui (ne) suivent (pas) les réformes universitaires, PACES (la première année de la faculté de médecine) est en plein bouleversement et j’en profite pour postuler à une année un peu spéciale.


Si je suis acceptée, je suivrai l’année prochaine des cours à la fac des sciences et des cours à la fac de médecine. L’objectif, pour moi, est de postuler au concours de médecine à la fin de la première année.


Pour ceux qui ont plus de questions, on pourra en discuter en aparté, car j’ai peur de perdre mon audience, si je poursuis l’explication.


Donc, côté étude, ça roule bien. J’ai des bonnes notes, ma classe est fun, je ne me sens même pas comme une vieille (d’ailleurs j’ai l’impression d’avoir 17 ans pour la première fois de ma vie, ce qui est aussi effrayant qu’exaltant). Je vis chez ma mère (qui elle le vit pas mégabien lol).


Omar va très bien, il a perdu 1 kg et est très heureux

AU REVOIR AU REVOIR PRÉSIDENT

De plus, je vais quitter définitivement la côte de Saint-Gilles-Croix-de-Vie puisque j’entreprends les démarches pour vendre la maison dont je suis propriétaire. Si l’univers est derrière moi, ça me permettra de financer encore quelques années d’études.


Pour faire quoi ? Et bien, très honnêtement, j’en sais trop rien. Y’a des matins je me lève, je me dis que je serai naturopathe, le lendemain journaliste, le surlendemain enseignante chercheuse, le mois d’après blogueuse, puis après je reviens sur thérapeute spécialisée en nutrition. Le plus drôle, c’est que tout me plaît mais rien longtemps.


Voilà pourquoi l’une de mes résolutions 2020 est : arrêter de prévoir. Ou comme diraient les férus de développement personnel “vis l’instant présent !”.


Et c’est un travail de tous les jours !


J’aimerais vous dire que je brille dans ce nouvel exercice, mais pas du tout. Cependant, parfois, pendant un cours instant, mon mental se tait. C’est en général quand je ris, je pleure ou que j’éternue (true story). Et aussi les soirs où la les planètes Jupiter, Mars et Saturne sont alignées. Faut bien être attentif.


SOYONS HONNÊTE

Pourtant, alors que ma vie va plutôt bien, que mon avenir s’est presque éclairé, j’ai eu un mal fou à faire le deuil de mes projets de l’année. J’avais prévu de partir à Majorque retrouver Guillermo Ramos, qui me doit toujours 300 balles, j’avais prévu de créer une chaîne Youtube qui s’appellerait “la magie de la vie”, j’avais prévu de partir à l’Ouest pour chercher Julie (enfin pas vraiment mais je trouvais ça coooool), j’avais une irrépressible envie de m’acheter un camping car pour découvrir la France. J’oublie certainement d’autres trucs que vous pouvez me rappeler si ça vous chante.


Et bah, j’ai rien fait de tout ça !


N'OUBLIE PAS D'OÙ TU VIENS

Au début je me disais “p’tin Mathilde quand même t’abuses, t’avais des projets, de belles inspirations funs et là bim tu reprends les cours à la fac et tu laisses tout tomber. Tu fais chier.”

Je me disais aussi que j’avais quand même raconté à tout le monde à la soirée de fin du tour de moi-même que j’allais devenir riche, célèbre et cartonner dans tous mes projets en deux ans. Et que bordel, j’étais très loin du compte. Je m’en voulais de m'être engagée dans des objectifs que je ne cherchais même plus à atteindre. Je craignais qu’on ne me prenne pour une branleuse.


Et puis les mois ont passé entre septembre et maintenant (mars pour les intimes) et au lieu de réfléchir à des objectifs lointains pour un jour atteindre le bonheur, j’ai essayé de m’équilibrer chaque jour. Au lieu de vivre dans mes doux rêves pas si illusoires, j’ai voulu me sentir bien au quotidien.


J’ai repris le sport (enfin je me suis inscrite), réussi à faire disparaître mes insomnies avec l’aide d’un pro, écouté ma mère quand elle me faisait réflexions intelligentes (enfin des fois mais pas trop), entrepris de marcher plusieurs fois par semaine dans la nature verte (parfois mouillée) et non polluée de la campagne. Et bizarrement, après des mois à semer des graines de mieux-être, je me sens plutôt bien.


Je vois que j’ai encore toujours quelques séquelles du burn-out spectaculaire que j’ai vécu en 2018, néanmoins il diminue très significativement. Je me réadapte. Plus rien ne sera jamais pareil. Mais je parviens à être en équilibre parfois, et alors je savoure le chemin parcouru.


VACANCES TRAVAIL

Je suis actuellement en vacances studieuses. Je rédige une équivalence (VAE) pour essayer d’obtenir un niveau Bac + 3 en commerce. Je me replonge dans mon ancien travail, j’essaye d’être objective sur mes actions et mes performances. C’est difficile. Je souffre, je crois, de ce fameux syndrome de l’imposteur, où on craint que les autres découvrent qu’on est clairement illégitime à notre place de responsable. En fait, je ne sais absolument pas ce que mes anciens collègues pensent de moi. Je n’ai jamais eu le cran de demander car j’ai toujours eu peur qu’on me mente ou pire qu’on me dise la vérité.


Parce que quand vous êtes la fille du patron, que vous êtes primo-accédante à un poste à responsabilité, et carrément immature sur le marché de l’emploi, vous ne parvenez pas à démêler le vrai du faux dans vos pensées. Ni dans les pensées des autres. Aujourd’hui encore, j’ai un mal fou à estimer mes réussites, mes performances, mes défauts et mes limitations. Par où commencer ?


JE DÉTAILLE, TU DÉTAILLES, NOUS DÉTAILLONS...

Autre détail qui n’en est pas un, j’ai appris il y a quelques semaines, après avoir passé un test de QI chez une psychologue spécialisée que j’étais ce qu’ils appellent “un haut potentiel intellectuel”. Dans le langage courant, on parle de “gens surdoués”. J’ai un QI supérieur à la moyenne.


Les gens HPI (haut potentiel intellectuel) rassemblent quelques points communs comme l’hypersensibilité, l’hyperémotivité, l’hyper-intellectualisation, la frustration incontrôlable face à l’échec, un esprit critique, voire une intransigeance (vis-à-vis des autres comme d’eux-mêmes), une tendance à l’anxiété et à l’angoisse très forte, une estime de lui-même difficile à conserver et une hyperacousie (trop de bruits partout).


Évidemment, tous les hauts potentiels n’ont pas forcément toutes les caractéristiques dans la liste ci-dessus et toutes les caractéristiques des hauts potentiels ne sont pas citées ci-dessus.


Regardez la petite vidéo si vous souhaitez mieux comprendre.


Même si j'ai été contente d'apprendre que j'étais intelligente au sens du test de QI*, je suis quand même un peu troublée. Mon questionnement existentiel évolue. Je me demande ce que ça veut dire au juste être intelligent ? Parce que les scientifiques n’arrivent à se mettre d’accord. Et je suis d’accord avec ce désaccord car vous me verriez monter un meuble en kit ou essayer de lire un plan de métro, je vous promets que vous renonceriez à croire en ce test.


J’ai appris, il y a peu, le modèle d’Howard Gardner, psychologue du développement américain, qui décrit 8 types d’intelligences. Je vais pas détailler sa théorie ici sinon je vais encore reperdre la moitié de mes lecteurs. Cependant, l'essentiel à retenir c’est que le mot intelligence est un peu flou. Chacun à sa propre définition de l’intelligence. Donc j’ai envie de dire tout le monde est intelligent à sa manière, tout le monde à « un point génial** ». Regarder dans le film Forest Gump avec Tom Hanks... c'est la morale de l'histoire (selon moi)!


Et puis ça me pose un autre problème plus grave, qui me trouble plus : Avec la nouvelle de ce test, ne vais-je pas commencer à prendre les gens pour des idiots ? Ne vais-je pas me sentir supérieure à eux ? Ce que je veux dire c’est que j’ai peur que mes chevilles gonflent, que je prenne la grosse tête ou bien juste que je devienne tellement intolérante je ne veuille plus côtoyer personne. Ou à l’inverse que plus personne ne veuille me côtoyer.

Parce que c’est vrai que les gens me saoulent souvent pour un tas de raisons inexplicables, j’ai l’impression constante d’être complètement incomprise, je ne supporte pas quelqu’un sauf ma mère (lol même pas) plus de 3 jours consécutifs.


LA PEUR ÉVITE DE FONCER DEDANS

Voilà, je flippe de devenir une grosse dinde intransigeante qui ne supporte même pas son voisin parce qu’il respire trop fort. J’ai peur d’avoir si longtemps ignoré cette différence notable que je serais incapable de trouver un équilibre durable. J’ai peur que la personne qui pourra me supporter quotidiennement pendant des années ne soit pas encore née. Mais je me dis qu’en ayant peur de tout ça, je vais peut-être faire ce qu’il faut pour ne pas tomber dans le panneau.


Je ne sais pas vraiment si voyez l’autre big problème derrière cette découverte. En filigrane se pose la question essentielle de : peut-on être heureux en étant hors norme ? Ou encore comment-être heureux en étant hors-norme ?

Des fois, j'ai envie de faire mon calimero et de dire :

Je déjà intolérante au fructose, gay et maintenant surdouée. Ça va s’arrêter quand ces conneries ?


Et puis j'ai lu cette phrase de Nietzsche qui m'a fait directement écho : "Deviens ce que tu es".


En voilà une direction.




La fac, campus Lombarderie, en plein hiver

L'HISTOIRE BUISSONNIÈRE

Ce que je trouve dingue, c’est que pas une seule fois en 27 ans et cela jusqu’au moment d’entreprendre le test, je me suis dit que je pouvais être surdouée. Pas une seule fois dans toute ma scolarité je me suis sentie plus logique, plus rapide, plus à l’aise, plus “intelligente”. Au contraire, j’étais une élève très moyenne qui avait bizarrement bien réussi son bac.


J’en veux un peu à l’école de n’avoir rien vu. Je refais l'histoire avec cette découverte. Par exemple, j'avais été punie en CP parce que j'avais découpé ma gomme en mille morceaux. J'en conclu qu'après, j'ai arrêté le massacre et j'ai fait semblant d'écouter souvent. Habile la belette.


Ma mère se souvient encore du jour où elle a été convoquée par ma maîtresse de grande section parce que je lui avais répondu “non j’ai pas envie” et que je refusais de faire quoi que ce soit. Une vraie tête de mule déjà à 5 ans.


LA BOBINETTE CHÉRIE

Depuis que j’ai quitté mon travail, ma réorientation professionnelle est en premier lieu un développement personnel d’une ampleur gigantesque. Je vous cache pas que je crois que ça ne s’arrêtera jamais. C’est à la fois passionnant et si le mot existait je dirais que c’est vertigeant (on me glisse à l’oreillette que ça se dit vertigineux).


Bref, j’ai l’impression de dérouler une bobine de fil très très longue.


Et je lâcherai pas. Depuis que j’ai découvert que l’origine étymologique de mon prénom Mathilde signifiait “force” et “pouvoir”, ça donne du courage. Aha


Et puis, surtout, ce que je crois, très sincèrement, c’est que, contrairement à ce qu’on se dit souvent, la vie n’est pas une dinde ensablée***. Bien au contraire. C’est une sacrée p’tite coquine, très à l’aise avec elle-même, qui aime bien te filer une, deux ou mille difficultés pour que tu puisses grandir, mûrir et devenir qui tu es vraiment et non pas qui on aurait voulu que tu sois.


à nous de jouer les copains !




Vous connaissez 47Ter ? J'adore !




* A son origine, le test de QI a été élaboré pour diagnostiquer les enfants ou adultes à QI en dessous de la moyenne. Le test est très décrié pour l'estimation de la surdouance.

** le point génial, Vincent Avanzi, cadeau d’anniversaire des copains et il est cool.

*** traduction : une pute

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